Cinq doigts, une main, un crayon et une feuille
2h du mat', 14 février, j'ai rouvert les yeux après avoir passer 2h dehors assis dans la neige à regarder un ciel que même la nuit ne saurait dégriser.
Quand minuit à sonner c'est un déclic étrange comme un tic-tac, un simple regard sur la neige...
Je ne rêve que de choses que je n'aurais jamais, je suis loin d'être raisonable, je suis stupide et je me sens seul. Il y a quelqu'un qui me manque irrémédiablement, chaque jour, mais c'est une autre histoire ... plutôt une autre partie de l'histoire.
Les autres partis, je me retrouve seul chez moi, alors que je jette un oeil dehors je peux voir le monde tourner et s'animer sans moi, quelque chose me garde à l'intérieur une peur étrange de ne jamais sortir, pas un manque de courage un manque d'envie.
Je ne sais même plus si je veux être seul ou pas. Je ne sais même plus ce que je veux ... ais-je au moins un jour su ?
Un ami que je porte dans mon coeur m'a un jour parlé d'une théorie comme quoi les gens ne montre que des façades et qu'un jour où l'autre celle-ci tombera ne laissant que la plus pure noirceur de ceux qui se cachait derrière, il l'avait appelé "Masque" ou quelque chose comme ça, qu'y a-t-il d'autre à comprendre ? Est-ce possible d'imaginer que les gens restent à toujours les mêmes, non pas qu'il ne changent jamais, mais qu'ils ne s'éloignent jamais.
Je suis seul, je ne sors plus, du peu que je sortais, tout à disparu. Les seuls liens qui me rappellent encore que ce monde existe en dehors de cette chambre aux murs dont le jaune devient beige et le bleu, gris, reste de simple lettres sans émotions dont on peut douter à chaque mot, à chaque syllabe de la véracité. Manque d'un regard, de la chaleur de quelqu'un qui soit proche. C'est comme si les gens au final ne s'était jamais intéressé à moi ... mais uniquement à ce que je pouvais leur apporter.
Certes des choses sont dites, certes des choses sont censées exister... mais où sont les preuves ? Que peut-on croire lorsque l'on a rien ? Je ne sais plus si je dois haïr ou aimer, j'ai peur encore et toujours, peur de finir seul... encore, de ne plus pouvoir revoir ces sourires qui me manquent... que ces paroles qui m'ont valu tant de remerciement ne restent plus à présent que des poids pesants dans mon coeur, lourds et ancré profondément.
Qui que ce soit j'en ai besoin, quelqu'un avec qui partager ne serait-ce qu'une part de moi-même ... quelqu'un qui veuille me poser les bonnes question sans rien attendre en retour comme j'ai si souvent donner... Je voudrais moi aussi pouvoir décevoir quelqu'un, juste une fois pour avoir quelque chose à me faire pardonner et ne jamais recommencer, car pour l'instant je ne déçois que moi et je suis trop stupide pour apprendre seul...
Si vous avez le temps, mettez moi une corde autour du cou avant que je ne m'échappe...
-La solitude des nombres premiers, Paolo Giordano et Nathalie Bauer-